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samedi 27 décembre 2014

Notaires, médecins, avocats, pharmaciens... La face cachée de la misère

La colère continue de gronder dans les classes les plus défavorisées de notre société : les professions libérales. Notaires, avocats, médecins : ils ont tous fait grève cet automne pour réclamer une revalorisation de leurs conditions de travail. 
Alors que les fonctionnaires, les intérimaires, les ouvriers et les stagiaires continuent de s'engraisser avec des salaires mirobolants, les professions libérales sombrent jour après jour dans une misère insoutenable. Reportage dans les bas-fonds de la précarité. 






Antoine a 37 ans. Avocat depuis maintenant une décennie, nous le retrouvons dans son petit F8 cosy, route des Sanguinaires, à Ajaccio. Assis au coin d'une table en ivoire, sirotant le fond d'une bouteille de Petrus, il raconte, les larmes aux yeux, son histoire. "Quand j'ai fait ce métier, je l'ai fait comme tout le monde, pour porter des robes, un fantasme depuis tout petit, pour me faire appeler maître, et surtout pour l'argent. Et puis très vite, je me suis rendu compte que ce n'était pas aussi facile que ça. Je vais vous prendre un exemple, le mois dernier, je n'ai dégagé que 9000€ de bénéfices nets. Comment voulez-vous que je m'en sorte ? Qui peut vivre aujourd'hui avec moins de 10 000€ ? C'est impossible. Parfois je bosse sur un dossier pendant une journée entière, et je n'encaisse que 1500 ou 2000€ ! Des fois, le soir, je sors du cabinet à 18h ! Alors que les fonctionnaires sont dehors à 17h ! C'est de l'esclavage, je n'en peux plus"

Gaston, lui, est médecin généraliste. Il a refusé de nous accueillir chez lui, car "la femme de ménage n'avait pas encore fini". C'est donc au volant de son modeste Porsche Cayenne qu'il nous accorde une interview pleine d'émotion. "Pour s'en sortir, on est obligé de tricher. Consultations au black, dessous de table... On peut pas faire autrement. J'ai fait mon calcul, si je paye tout ce que je dois, je me sors des mois à moins de 7000€. J'ai quand même un enfant à nourrir, vous croyez qu'il va vivre dans la misère ? Alors, du coup, j'ai du me mettre au trafic d'antidépresseurs et aux faux certificats, payants. Là, je respire un peu, mais croyez-moi, c'est passager."

A la lecture de ces témoignages, on comprend mieux pourquoi ces hommes et ces femmes font grève. Il leur est insupportable de voir la majorité de la population s'engraisser à rien faire pendant que les professions libérales crèvent en silence, au service de la population. 

Un seul responsable : les charges

La principale différence entre un fonctionnaire ou un employé lambda et une profession libérale, ce sont les charges. Pour Nicolas Vierdenberg-Krocksmann, économiste, président du club de réflexion "Finance & Judaïsme" et auteur du livre "Le grand orient de France à travers les âges", le calcul est simple: "Un fonctionnaire lambda va toucher 1500€ par mois, en milieu de carrière, pour 35h par semaine. Sur ces 1500€, on a juste à enlever la taxe foncière, l'impôt sur le revenu, et deux ou trois cotisations sociales. Au final, il lui reste 1000€ pour vivre, une somme très correcte pour des gens à la vie médiocre, qui n'ont pas de gros besoins. Une profession libérale en revanche, va toucher environ 15 à 20 000€ par mois en moyenne. Mais sur cette somme, il ne faut pas oublier qu'il y a au moins 40% de charges ! L'URSSAF, le RSI, les cotisations dans les ordres respectifs... Au final, il leur reste bien souvent moins de 10 000€ pour vivre. Alors que tout le monde sait qu'ils ont des besoins supérieurs au reste de la société car ils SONT supérieurs au reste de la société. C'est intolérable!". Implacable. Alors que les ouvriers métallurgistes, les agriculteurs, les artisans ou les employés du privé se plaignent toute l'année en roulant sur l'or, on se rend compte en creusant un peu que les véritables victimes du système sont les médecins et les avocats. Et ainsi, on comprend mieux les mouvements de grève qui paralysent la France depuis des mois. 

Seul espoir pour les professions libérales, la reconversion dans la politique. En effet, alors qu'ils ne représentent que 2% de la population, ils sont pourtant, par le plus grand des hasards plus de 78% à l'Assemblée Nationale et 81% au Sénat. Ils représentent également 66% des maires des grandes villes de France et 84% des franc-maçons. Cette statistique démontre, s'il le fallait encore, la supériorité intellectuelle de ces hommes et femmes, véritable peuple élu que l'on maltraite au quotidien, privilégiant les indolents ouvriers et salariés qui mènent le pays au chaos. 


Dr Michel Micheletti
Me Pierre Peretti 
 
Pour Carsico News



jeudi 25 décembre 2014

"Les Arabes" au centre des débats du réveillon 2014

Une enquête TNS-Sofres post-réveillon a permis d'évaluer que 98% des foyers ont évoqué le sujet des arabes pendant leur repas de Noël, en famille. Ils n'ont été en revanche que 17% à évoquer le prix de l'essence, 11% à parler de "la nouvelle femme de tonton Michel, cette salope" et 3% à s'intéresser à Jésus et la nativité. 




Noël, c'est avant tout les grandes réunions familiales, les repas interminables, les débats au coin du feu lorsque tout le monde se retrouve. Et bien souvent, ces rassemblements donnent lieu à de vifs échanges sur le monde tel qu'il existe et sur les grands phénomènes de société. La conquête spatiale, l'explosion des nouvelles technologies et le réchauffement climatique, par exemple. Mais aussi, et surtout, "Les Arabes".

Selon Pierre-Michel Congonu, spécialiste des débats de famille et journaliste à Noël Magazine, cela n'a rien de surprenant : "Les foyers sont traumatisés par les Arabes. Notamment durant ces périodes de Noël. On sort, on se promène, au bout de même pas cinq minutes, on en croise un ! Comment voulez-vous que le sujet ne soit pas au centre des discussions des honnêtes citoyens. Les gens n'en peuvent plus, d'autant plus qu'ils risquent leur vie à chaque fois qu'ils sortent, à cause des attentats terroristes."

Alors que lors du Noël précédent, en pleine affaire Dieudonné, "Les Juifs" étaient redevenus un sujet de prédilection autour de la dinde, il n'est même plus évoqué aujourd'hui. Baisse de régime également pour "Les Noirs" qui n'ont alimenté que 2% des discussions. "Les immigrés", par contre, dans leur ensemble, ont été évoqués dans 91% des foyers, étant paradoxalement battus par l'une de leur sous-divisions à savoir "Les Arabes" qui ont totalisé un score extraordinaire de 98%.

Nous avons interrogé la famille Luciani originaire de Linguizzetta, sur la plaine orientale de la Corse. "Bien évidemment, à peine passés les toasts, nous avons abordé le sujet des arabes. Il faut dire que ça a été facilité par l'apparition de charcuterie sur la table, quand notre cousin Philippe a précisé que 'nous au moins on mange du porc'. Et là, on a pu embrayer. Il faut dire qu'on attendait tous ça, on se contenait depuis l'apéritif. Le voile, le hallal, les odeurs, les islamistes, les allocations familiales, le 11 septembre, Ben Laden, Nabilla... Tout y est passé. Ce matin, on se sent beaucoup mieux. Mais il n'est pas dit qu'on n'en remette pas une couche lors du réveillon du 31, en plus on reçoit la famille Caviglioli et eux, ils étaient à l'OAS, alors ça risque d'y aller !"

Pour l'année prochaine, les spécialistes prévoient un retour sur le devant de la scène du péril russe. 25 ans après la fin de la guerre froide, la peur des soviétiques risque de renaître dans les chaumières occidentales, ce qui promet à nouveau des réveillons endiablés. En attendant, les arabes ont encore de beaux jours devant eux.


Karl Settanta pour Carsico